Construit en grès et briques, le château de Dampierre-en-Yvelines est une œuvre architecturale exceptionnelle. C’est Jules Hardouin-Mansart, le grand architecte de Louis XIV, qui en imagine la rénovation pour le compte des Luynes, en même temps qu’il travaille à son grand dessein à Versailles. Aujourd’hui fermé au public, le château rouvrira ses portes à terme, lorsqu’il aura été intégralement restauré.
XVe ET XVIe SIÈCLES
Le manoir médiéval, construit au XIIIe siècle puis partiellement restauré à la fin du XIVe après avoir été incendié lors de la Grande Jacquerie, est d’abord valorisé par la création d’un étang dans les dernières décennies du XVe siècle avant d’être racheté par Jean Duval, notaire et secrétaire de François Ier tout juste devenu trésorier de l’épargne de la couronne. Celui-ci agrandit la seigneurie et l’étang, et modernise un édifice dont il juge, en gentilhomme de la Renaissance, l’aspect trop austère.
A partir des années 1550, le cardinal Charles de Lorraine,archevêque de Reims, devient duc de Chevreuse et acquiert à son tour le château qu’il embellit de jardins à l’italienne et de canaux. Il fait aussi réaliser des décors par le peintre italien Francesco Salviati.


XVIIe SIÈCLE
Le duché reste dans la famille de Guise jusqu’en 1655, date à laquelle Claude de Lorraine le vend à sa femme, Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse et célèbre conspiratrice du Grand Siècle. Celle-ci avait épousé en premières noces le favori de Louis XIII, Charles d’Albert, premier duc de Luynes et connétable de France. Elle lègue quelques années plus tard le duché à son fils Louis-Charles d’Albert qui le transmet presqu’aussitôt à son fils, Charles-Honoré d’Albert, 3educ de Luynes et gendre de Colbert. Ce dernier entreprend la grande modernisation du domaine avec Jules Hardouin-Mansart, alors sur le point de devenir premier architecte de Louis XIV. Pendant plus de dix ans, la demeure est intégralement repensée et mise au goût du jour pour devenir un château plus vaste et harmonieux –digne d’un membre de la cour du Roi Soleil.
XVIIIe SIÈCLE
L’aspect extérieur connaît peu de modifications, contrairement au décor intérieur, pour sa part largement repensé. Dans plusieurs pièces, de nombreuses menuiseries d’art remplacent ainsi le décor antérieur. En outre,l’entrée du domaine est dotée d’une imposante grille d’honneur, une orangerie est construite, et d’anciens bâtiments du parc sont remplacés par de nouveaux pavillons couverts, dont un seul subsiste aujourd’hui.


XIXe SIÈCLE
À partir de 1839, le 8educ de Luynes entreprend de profondes campagnes de restaurations avec la volonté d’offrir à la collection qu’il assemble un écrin resplendissant, qui puisse refléter le goût de son siècle. Pour mener à bien le projet, il est fait appel à Félix Duban qui s’attache dès lors à conserver l’harmonie générale de l’édifice, tout en recréant à l’intérieur des aménagements nouveaux, pour lesquels il convoque les plus grands artistes de son temps, et notamment Ingres, Simart, et Rude.